La Coupe d'Afrique des nations (CAN) revient régulièrement dans les débats, souvent accompagnée d’un mélange de scepticisme et de critiques qui trahissent une méconnaissance de son importance. Dimanche, après le choc entre Liverpool et Manchester City, Jamie Carragher, ancien défenseur des Reds et désormais consultant, a jeté une lumière crue sur cette perception biaisée que certains se font de la Coupe d'Afrique desNations (CAN). Selon lui, la participation de Mohamed Salah à cette compétition continentale pourrait compromettre ses chances de remporter le prochain Ballon d’Or France Football. Une déclaration qui, bien que provocatrice, soulève une question récurrente : pourquoi la CAN, malgré son prestige et sa compétitivité, continue-t-elle d’être reléguée au rang de tournoi secondaire dans l’imaginaire de certains observateurs du football mondial ? La réalité, c’est que ce tournoi, qui réunit les meilleures sélections africaines, est bien plus qu’une simple parenthèse dans le calendrier. Pour Salah, star incontestée de l’Égypte et de Liverpool, y briller est autant un devoir patriotique qu’une opportunité de marquer l’histoire. Cette vision, qui privilégie les compétitions européennes au détriment des joutes africaines, reflète un prisme occidental persistant. Elle ignore la richesse technique, l’intensité physique et l’enjeu culturel de la CAN, où chaque match est une bataille pour l’honneur d’un continent. Salah, déjà privé de sacre en 2022 malgré une saison exceptionnelle, pourrait paradoxalement être pénalisé par son engagement international. Reste à savoir si les votants du Ballon d’Or sauront reconnaître la grandeur d’un joueur qui transcende les frontières, ou s’ils céderont, une fois encore, à une lecture étriquée du football mondial.