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10h36 CEST
05/07/2025
Le 6 juillet 2025, les Comores célèbrent leur 50e anniversaire d’indépendance. À l’occasion de cette date historique, le football comorien s’impose comme l’un des marqueurs les plus visibles de la montée en puissance de l’archipel sur la scène régionale et continentale. Entre diplomatie sportive, politique de formation, ambitions internationales et défis structurels, la Fédération de football des Comores (FFC) affiche un bilan ambitieux et tourné vers l’avenir.
Une vision au-delà de l'insularité
Depuis son arrivée à la tête de la FFC, le président Saïd Ali Saïd Athouman s’est engagé dans une politique ambitieuse visant à dépasser les limites géographiques de l’archipel. Devenu président du COSAFA et membre du Comité exécutif de la CAF, il a permis à la Fédération de sortir de son isolement diplomatique. L’un des résultats les plus marquants de cette stratégie est le soutien de la FFC à l’élection de Kanizat Ibrahim au Conseil de la FIFA, une première qui a repositionné les Comores comme acteur à part entière dans les hautes sphères du football mondial. [caption id="attachment_582643" align="alignnone" width="2048"]Le président de la FFC et celui de la FIFA[/caption] Cette dynamique a aussi porté ses fruits sur le terrain de la coopération régionale, avec la création, sous l’égide de la FIFA, d’un tournoi U15 pour les pays de l’Océan Indien. Baptisé Youth Festival, cet événement lancé en 2024 va s’élargir dès sa prochaine édition avec la participation du Sri Lanka et des Maldives.
« Dans le domaine du football, cela fait longtemps que nous avons su dépasser les clivages imposés par l’insularité de notre nation. Nous avons mis en place une véritable culture de la méritocratie, tant dans la constitution de nos différentes sélections que dans la formation de nos cadres techniques, qu’il s’agisse des entraîneurs ou des arbitres », affirme le président de la FFC.
Des résultats sportifs qui surprennent l’Afrique
Le parcours de l’équipe nationale est sans doute le symbole le plus éclatant de la transformation du football comorien. Après une non-qualification à la CAN 2023, les Cœlacanthes ont entamé un nouveau cycle de reconstruction avec l’arrivée du sélectionneur italo-canadien Stefano Cusin. Ce dernier, avec un groupe rajeuni et inexpérimenté, a su créer une alchimie inattendue. [caption id="attachment_582642" align="alignnone" width="1280"]La sélection nationale de football des Comores[/caption] Aujourd’hui, les Comores dominent le groupe A des éliminatoires pour la CAN 2025 avec 12 points, devant des nations comme la Zambie et le Congo, et restent en course pour la qualification à la Coupe du monde 2026, n’étant devancés que de trois points par le Ghana. Un exploit inimaginable lors du tirage, où les Comoriens figuraient dans le chapeau 5, juste devant le Tchad.
Une politique de formation en plein essor
Le développement du football local fait également partie des priorités de la Fédération. Longtemps à la traîne sur la formation des cadres techniques, les Comores ont connu une accélération spectaculaire dans ce domaine. Jusqu’en mai 2025, l’archipel ne comptait que deux entraîneurs titulaires de la Licence B CAF. Grâce à l’adhésion de la FFC au programme CAF-Coaching, ce chiffre est passé à onze, et plus de 90 techniciens ont été formés à la Licence C grâce à des sessions locales encadrées par la DTN. Ce progrès est accompagné par un appui structurant de la FIFA, qui a lancé un programme pilote de soutien aux clubs de l’élite. Sur la période 2025-2027, 30 clubs comoriens recevront chacun une enveloppe annuelle de 5000 USD pour renforcer leurs capacités et structurer leur gestion.Le défi des infrastructures
Malgré les progrès, l’état des infrastructures reste un talon d’Achille du football comorien. Le stade de Maluzini, qui a accueilli les matches de la sélection nationale entre 2019 et 2023, a dû être mis hors service après la fin de tolérance de la CAF. Durant son exploitation, la Fédération avait réussi à éviter des inspections CAF complètes, en privilégiant des vérifications locales. En réalité, le stade présentait plusieurs non-conformités aux normes FIFA-CAF, notamment en raison de son édification sans concertation avec les techniciens de la FFC. Un cas d’école d’un équipement mal adapté aux exigences du haut niveau. [caption id="attachment_582641" align="alignnone" width="2048"]Le stade de Maluzini, qui a accueilli les matches de la sélection nationale entre 2019 et 2023.[/caption] La FFC rappelle que la gestion ou la construction de stades ne relève pas de sa mission. Ce sont les clubs, les collectivités locales ou l’État qui doivent prendre le relais sur ce chantier structurel.
Des finances sous haute pression
Comme beaucoup de petites fédérations insulaires, la FFC fonctionne principalement grâce aux subventions allouées par la FIFA. Mais ces financements, plafonnés à 250 000 USD annuels, sont soumis à des exigences strictes : organisation de rencontres pour les sélections jeunes (garçons et filles), compétitions pour l’équipe nationale féminine, audits de conformité administrative, etc. L’insularité complique davantage la gestion financière : les déplacements des sélections ne peuvent se faire que par avion, entraînant des coûts logistiques très élevés. La Fédération doit jongler entre les obligations sportives et les contraintes budgétaires, parfois avec succès, parfois non. La FIFA, qui a mené une mission d’évaluation en décembre 2024, a demandé à la FFC de formaliser ses procédures administratives pour une meilleure transparence.Le Comité Exécutif, artisan collectif des avancées
Si les grandes lignes de la stratégie ont été définies par la présidence de la FFC, c’est bien l’ensemble du Comité Exécutif, dans une approche collégiale, qui a permis de transformer ces ambitions en résultats concrets. Qu’il s’agisse de la formation des entraîneurs, de l’intégration dans les programmes FIFA-CAF ou encore de la structuration des compétitions nationales, c’est une équipe dirigeante soudée et techniquement impliquée qui a mené le travail de fond. Leur gestion concertée a permis d’ancrer les progrès dans la durée.Un football jeune mais ambitieux
En parallèle du succès des Cœlacanthes A, l’équipe nationale A’ a récemment remporté la médaille de bronze à la Coupe du COSAFA, confirmant la montée en puissance du vivier local. Une performance à mettre au crédit du travail de fond réalisé par le Comité exécutif en matière de détection, de formation et d’encadrement technique. [caption id="attachment_582644" align="alignnone" width="960"]Lors d'un match du championnat local[/caption] À 50 ans, les Comores peuvent regarder leur football avec fierté. Dans un contexte souvent marqué par le manque de moyens, l’instabilité politique ou les difficultés logistiques, les avancées sont notables, tangibles, parfois même spectaculaires. La route est encore longue : les infrastructures sont fragiles, les finances limitées, la structuration en cours. Mais la dynamique est enclenchée, et les Comores ont prouvé qu’elles n’étaient plus un simple figurant du football africain.