Gérald Baticle (France Espoir) : « Le résultat peut paraitre frustrant car on finit fort »

22h56 CET

19/11/2024

Au terme d’un match nul spectaculaire (2-2) face à l’Allemagne, l’Équipe de France Espoirs termine son dernier rassemblement de l’année sur une note mitigée. Gérald Baticle, sélectionneur des Bleuets, s’est exprimé en conférence de presse, revenant sur les lacunes et les promesses entrevues après cette double opposition contre deux grandes nations du football.  

Journaliste - Beaucoup de similitudes entre le match de ce soir et celui contre l'Italie, une domination de l'adversaire, même réaction (avec deux buts rattrapés, ndlr), même score final. Vous avez vu aussi les deux mêmes matches ? Oui, j'ai travaillé pour améliorer, j'ai revu le même scénario. Je commencerais par vous dire que j'ai vu une force de caractère individuel et collective, puisque quand vous êtes menés 2-0, il ne faut pas s'effondrer et laisser vraiment l'adversaire prendre la confiance et vraiment la domination du match. On est restés toujours dans le match, même à 2-0, il a fallu rester très solides, même si on a encore concédé des occasions. Et il faut avoir cette force de caractère, mental pour regagner centimètre par centimètre, espace par espace l'emprise sur le match, aller chercher dans un premier temps la réduction du score et puis ensuite continuer d'appuyer pour mériter et aller chercher cette égalisation. On a le sentiment comme en Italie que s'il reste du temps, on peut aller chercher la gagne.  

Journaliste - Comment expliquez-vous qu'il eu besoin d'autant de temps pour s'y mettre, il a fallu être menés 2-0 ? C'est aussi par rapport à la qualité de l'adversaire, ce sont deux grosses nations (l'Italie et l'Allemagne, ndlr) du football, ce sont deux équipes qui performent très forts en espoirs, ils l'ont montré dans leur poule de qualification. Ce sont des nations qui sont venues avec leur groupe de compétition, pendant que nous on a eu la possibilité de voir un groupe élargi avec des 2005 qui ont intégré, donc c'est toujours un groupe jeune, c'est la base des espoirs. Là on a eu des très jeunes et c'était très intéressant, très enthousiasmant d'intégrer des joueurs qui ont fait les efforts pour bien s'intégrer [avec] des anciens, qui les ont aidé à s'intégrer et de voir un groupe se constituer en peu de temps. Il faut avoir ces qualités, cette force de caractère, on l'a senti à l'entrainement une adhésion à ce qu'on proposait, un engagement et on l'a retrouvé dans la difficulté. Au début de match on l'avait, mais on a commis des erreurs en Italie, on l'a payé et on l'a repayé aussi aujourd'hui, sur des demi-erreurs de quelques joueurs, et aucun ne corrige cette demi-erreur du coéquipier pour rattraper la situation. Il y a eu une unité construite en peu de temps qui leur appartient, et nous a permis de rester dans le match et de revenir sur la fin.  

Journaliste - Sur le fait de faire rentrer cinq joueurs à 15 minutes de la fin du match. Était-ce prévu ou une adaptation par rapport à ce que vous avez vu sur le terrain ? Je sais qu'on est dans un rassemblement où il faut voir les joueurs, en situation, donc on a changé les deux équipes entre les deux matches quasiment, à un joueur près. On voulait donner du temps de jeu un peu à tout le monde, et quand on a la possibilité de faire rentrer beaucoup de joueurs, donc ça aide pour le coaching, mais ce n'est pas prévu à la minute, on fait à l'inspiration par rapport à ce qu'on ressent et ce qu'on voit sur le terrain.  

Journaliste - Les deux matches avec trois défenseurs centraux, c'était le but de ce rassemblement. Est-ce qu'il y a des certitudes, le sentiment de pouvoir jouer dans ce sentiment ou c'est l'expérimentation ? C'est une expérimentation, car j'ai senti qu'avec ce groupe il y avait le potentiel pour jouer avec des pistons, pour jouer avec trois centraux. Sur le débat, est-ce qu'on joue à cinq ou à trois ? On a plutôt vu qu'on jouait à trois, donc on peut voir ça de manière positive et dire que c'est audacieux, mais on peut voir cela différemment et penser qu'on prend trop de risques. Moi j'aime bien l'audace, mais je dois avouer qu'il y a des moments où on doit passer à quatre et on n'a pas su toujours le faire, on n'a pas toujours eu les bonnes réponses. Ce sont des jeunes joueurs, qui découvrent parfois le système, d'autres qui l'avaient déjà intégré en club, donc c'était intéressant de les voir dans l'adaptation par rapport à ce qu'on leur a proposé. Nous on va bien analyser tous ces entrainements et ces deux matches pour avoir un maximum d'enseignements, d'informations et en tirer les leçons pour bâtir ensuite, avoir plus d'efficacité, préparer d'autres systèmes et d'animations. Mais on sait ce qui fonctionne et on a retrouvé des phases où on est en difficulté, il va falloir les corriger.

"c'est peut-être un manque de réglages"

ATS - On a senti des Bleuets crispés avec un manque d’expérience sur les bonnes prises de décisions, il ne levaient pas assez la tête par exemple, mais ils ont su rectifier cela avec de meilleures combinaisons et plus d’intensité. Est-ce qu’il y a seulement eu un manque d’exigence finalement, qui a conduit à ce résultat, et ne reste-t-il pas un sentiment de frustration, car ils auraient pu faire mieux ? Le résultat peut paraitre frustrant car on finit fort, mais c'est l'Allemagne en face qui était invaincue, qui n'a pas perdu un match dans leur tournoi de qualification. Ils étaient là avec l'équipe complète, même s'ils n'ont pas tous débuté, mais il y avait une grande partie donc il y a beaucoup d'automatismes chez eux qu'il n'y a pas chez nous. Donc on peut y voir des défaillances, c'est peut-être un manque de réglages, mais justement ce rassemblement va permettre à des joueurs de comprendre, d'avoir cette capacité à s'adapter, retravailler en clubs, car on va être quelques mois sans les voir, bien travailler en club, très fort, pour gagner à nouveau en expérience. Je pense que nos 2002, 2003, on déjà des matches de haut niveau dans les jambes, nos 2005. On a complété notre groupe, on l'a constitué à la fin avec beaucoup de joueurs de 2005, qui découvrent aussi la Ligue 1 ou des championnats de haut niveau à l'étranger, chaque week-end ils gagnent en expérience, ils progressent et on les retrouvera plus fort en mars, plus expérimenté, avec des notions élargies au niveau tactique et par rapport à ce qu'on a proposé sur ce rassemblement.  

Journaliste - Qu'est-ce qui vous a manqué pour mener ? Le début du match pour moi, avant le but, il y a une possession allemande quasi sur les cinq premières minutes, mais dans leur camp, ils n'arrivent pas à ressortir, donc on est sur les animations défensives qu'on a travaillé pour mettre en place le système [de presser l'adversaire haut] et puis sur un ballon en profondeur, on commet trois ou quatre petites erreurs, qui font qu'on n'a pas les capacités à revenir ou contrarier leurs simples ballons dans la profondeur, et on ne peut pas revenir, on est pris à défaut. On a retrouver sur ses situations à différents moments. Je pense qu'en début de match on peut toujours dire, qu'on n'est pas concentrés, ou pas encore bien dedans. Je les sentais dedans [mes joueurs], on a commis l'erreur, et c'est une équipe qui a vraiment un niveau (il s'arrête)... Ce rassemblement il devait nous amener à monter tous les niveaux, toutes nos capacités, à les élever, pour nous retrouver à un niveau de phase finale d'Euro. On est dans ce qu'on recherchait. L'Italie nous a amené cette opposition de très haut niveau et l'Allemagne aujourd'hui, donc vous n'avez pas le droit en début de match, que ça soit contre l'Italie ou l'Allemagne de commettre des fautes d'inattention ou un manque de concentration, vous appelez cela comme vous voulez, mais la moindre petite faute est exploitée, car on a franchi un palier et à ce niveau-là on n'y est plus du tout. Après il faut avoir cette force de caractère, cette force aussi tactique, technique, athlétique, pour battre un bloc qui est en place, que ça soit contre les Italiens ou les Allemands, c'était : vous menez 2-0, vous êtes en bloc bas compact, et vous stoppez l'hémorragie comme vous pouvez, et vous savez qu'à chaque récupération du ballon on est obligé nous français de nous déployer pour revenir au score, on prend des risques, on se dégarnit derrière et on est en difficultés, donc on leur donne la possibilité d'être forts dans le scénario.  

Journaliste - Le deuxième but c'est la même analyse, avec Beir tout seul au second poteau ? On est en phase de transition, elle n'est pas assez efficace, car on se déploie vers l'avant pour revenir, ça fait partie de ce football un peu audacieux. Quand ça gagne c'est génial on a eu de l'audace, on a donné du spectacle ça va d'un but à l'autre, et je pense qu'il va falloir qu'on travaille pour avoir d'avantage [de maitrise]. Je vous dis j'aime l'audace, mais là on manque de maitrise dans ces phases de transition défensive. On va essayer de garder cette audace, et avoir un meilleur équilibre défensif.  

Journaliste - Est-ce que l'audace était bonne avec le ballon pendant une heure avec les entrées qui ont donné un peu de peps ? C'est difficile car vous jouez contre un bloc qui mène 1-0, qui est compact, bas, avec une confiance puis qu'ils mènent, et ils savent qu'à chaque récupération du ballon, même en partant de loin, elle a la possibilité de profiter d'un de nos déséquilibre, car on s'impatiente, on pousse, on pousse, et on envoie toujours un joueur de plus vers l'avant pour aller chercher l'égalisation. Donc la première heure elle sert aussi à fatiguer le bloc adverse, à les user pour qu'en fin de match ça craque et c'est ce qu'on a retrouvé aussi en Italie. On a fini athlétiquement plus forts que nos adversaires, car on les a usé à partir du moment où on était mené 2-0, pas avant malheureusement.

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